Réunions de préparation, assemblées de grévistes, points presse, prises de paroles publiques… Nous avons regroupé ici tous nos tournages réalisés « Au fil de la grève », d’octobre 2009 à juin 2010.
Automne
Réunion de préparation – 7 octobre 2009. En amont du mouvement, des réunions de préparation ont eu lieu en présence de travailleurs sans-papiers désireux de se mettre en grève. Il s’agissait, dans l’esprit des organisateurs, d’être en capacité de lancer dès le 12 octobre une grande grève simultanée en région parisienne. J’ai assisté à l’une d’elle à Montreuil, le 7 octobre 2009, qui était animée par des syndicalistes et des représentants d’associations, organisateurs du mouvement en préparation.
5e Assemblée de gréviste – 3 novembre 2009. Durant la grève, les délégués sans-papiers de chacun des piquets se réunissent régulièrement en Assemblée au siège de la CGT à Montreuil pour discuter de la conduite du mouvement. Au cours de ces réunions, chacun est libre de prendre la parole pour s’exprimer. Les stratégies de lutte et les éventuels désaccords y sont débattus. La veille de la 5e Assemblée, le 2 novembre, les grévistes regroupés à la Fédération patronale des travaux publics (8e) ont occupé l’immense chantier de rénovation de la tour Axa (future tour First), à la Défense. Un coup d’éclat et un coup médiatique sur lequel revient Raymond Chauveau, le coordinateur CGT du mouvement :
Il évoque ensuite deux évènements : « la nuit blanche des travailleuses au noir », et la sortie d’un journal de soutien à la lutte : On vit ici.
Changer la loi – 6 novembre 2009. L’objectif des organisateurs n’est plus seulement d’obtenir la régularisation des grévistes : ils veulent un nouveau texte de loi doté de critères clairs, applicables de manière uniforme dans toutes les préfectures, et qui remplace la circulaire de janvier 2008 jugé trop floue. Écouter ci-dessous le point presse tenu à Beaubourg par les onze le 6 novembre 2009 :
Les femmes s’en mêlent – 6 novembre 2009. Les femmes sans-papiers ne sont pas moins nombreuses que les hommes. Souvent employées directement par des familles dans l’aide à domicile ou le nettoyage, elles sont cependant moins visibles. Pour elles, il est plus difficile de se mettre en grève. Certaines pourtant, dès 2008, ont rejoint le mouvement grâce notamment à l’appui des associations Femmes Egalité et Droits devant. Le 6 novembre 2009, elles se rassemblent pour une « nuit blanche des travailleuses au noir » et défilent en cortège dans Paris. Denise Chautard, une militante que nous rencontrons pour la première fois, prend la parole pour expliquer la situation des femmes :
Adresse au Ministère du Travail – 22 novembre 2009. En réponse au ministre du travail Xavier Darcos, qui menace dans un entretien donné le 22 novembre au Parisien « de fermer les entreprises qui emploient des sans-papiers », et qui refuse toujours de les recevoir, des grévistes se rassemblent devant le Panthéon, à Paris. Fousseni Sacko, un intérimaire du BTP employé sur des chantiers Bouygues, lui adresse alors au nom de tous ses camarades cette adresse :
Hiver
Assemblée des délégués – 28 décembre 2009. Lors de la dernière assemblée de l’année, la gréviste Grâce Beugre fait une intervention saluée par ses collègues. La grève connait alors un creux, la circulaire Besson a déçu, les négociations avec le gouvernement et le patronat sont au point mort. Les grévistes ont commencé à démarcher leurs employeurs pour obtenir des « cerfas », ces promesses d’embauche nécessaires pour obtenir une régularisation par le travail.
Le soutien de « peoples » – 6 janvier 2010. Des personnalités se rendent au 8 rue du Regard à Paris pour partager une galette des rois symboliques. Il s’agit de manifester leur soutien aux grévistes sans-papiers en lutte depuis le 12 octobre 2009. Parmi ces personnalités du spectacle, on compte la comédienne Josiane Balasko, le réalisateur Laurent Cantet ou encore l’actrice Juliette Binoche, qui prend ce soir là publiquement la parole.
Durant la grève, les délégués sans-papiers de chacun des piquets se retrouvent régulièrement au siège de la CGT à Montreuil pour discuter de la conduite du mouvement. Les stratégies de lutte et les désaccords y sont débattus devant l’assemblée des grévistes et de leurs soutiens.
Printemps
Le mouvement se tend – avril 2010. Une réunion des délégués se tient en urgence pour discuter de l’avenir du mouvement. Une partie des grévistes, épuisée et très découragée après six mois de grève, souhaite déposer leurs dossiers de régularisation en préfecture, sans attendre l’obtention d’une nouvelle circulaire. D’autres veulent maintenir la pression en poursuivant partout la grève, afin d’obtenir l’ouverture de négociations avec le ministère du travail. Partisans du dépôt immédiat des dossiers et du maintien de la grève prennent ce jour là tour à tour la parole pour exposer leur point de vue :
La déléguée Grâce Beugre prend le micro pour appeler ses camarades de lutte « à se retrouver dans toutes les rues » pour obtenir un rendez-vous au ministère. Prenant à son tour la parole, Olivier Villeret, de l’UD CGT de Paris, rappelle qu’en 2008 déjà, engagement avait été pris de « commencer ensemble et de finir ensemble« . C’est le leader CGT de la grève, Raymond Chauveau, partisan du maintien de la grève, qui conclut cette réunion en qualifiant le dépôt des dossiers de « fuite en avant« .
Et ensuite? Fin mai les organisateurs du mouvement décident avec les grévistes de mener une action de grande ampleur pour faire bouger le gouvernement : l’occupation de la place de la Bastille.
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