Le 28 janvier 2010, des ouvriers sans-papiers en grève depuis quatre mois envahissent le chantier d’un sous-traitant de Bouygues à Massy. Ils exigent d’être reçus par leur patron afin d’engager des démarches en vue de leur régularisation.
Près de la gare RER, toute la zone est en travaux. A l’entrée d’un des chantiers, un drapeau syndical indique discrètement la présence d’un piquet de grève. Sur place, nous faisons la connaissance de Fousseny (témoignage à venir), un jeune ouvrier malien en grève.
« C’est leur vie qui est en jeu! »
Avec une vingtaine de collègues, ils ont pris la décision de cesser le travail et d’occuper ce chantier pour être entendus de la société qui les emploie depuis des années. Tous travaillent pour GCC, un sous-traitant de Bouygues. Les agglos du chantier sont devenus leur lieu de vie : ils y mangent, y dorment, y débattent, certains profitant de ce temps libre pour apprendre à lire grâce à des institutrices bénévoles (vidéo à venir).
En janvier, pour la première fois, une réunion de tous les comités de soutien qui se sont créés depuis le début de la grève se tient à la bourse du travail de Paris. J’apprends alors par un syndicaliste qu’une action importante va avoir lieu dans les jours qui viennent. Il s’agit pour les grévistes de Massy de faire pression sur leur patron qui refuse de les recevoir, afin d’engager des négociations en vue de leur régularisation. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance…
« Le patron c’est un enc… »
Joint au téléphone par son contremaître, le directeur de la société GCC a finalement convenu d’un rendez-vous trois jours plus tard avec ses employés. La rencontre doit se dérouler au local de l’UL de Massy, en présence du syndicaliste Raymond Chauveau. Mais le jour dit, le patron ne se présente pas. Dans le courrier qu’il leur a adressé, il refuse de les reconnaître comme ses employés. Pourtant ces intérimaires remplissent des missions pour GCC depuis des années…