D’octobre 2009 à juin 2010, nous sommes allées à la rencontre des hommes et des femmes qui ont porté cette grève. Nous nous sommes entretenues avec certains d’entre eux ou nous les avons enregistrés à l’occasion d’interventions publiques. Vous trouverez donc ici un certain nombre de témoignages évoquant non seulement la lutte mais les parcours de vie de ces hommes et ces femmes engagés.

Djako Niakate est un ouvrier malien d’une trentaine d’années employé par la société de démolition Adec. Arrivé en France en octobre 1998, il évoque non seulement son parcours mais aussi ses conditions de travail en France.

N’Faly Doukouré, que tous appellent M. Doukouré par respect pour son grand âge, est un des principaux personnages du film court « Les guerriers d’Adec » (bonus de Marche ou rêve) et l’une des figures de la grève de 2009-2010. Nous l’avons interviewé à plusieurs reprises.

Diplômé de géographie à Bamako, Fousseni Sacko n’a pas pu continuer ses études à son arrivée en France faute de papiers. Il s’est mis en grève avec une vingtaine de camarades à Massy, sur un chantier GCC, la société qui l’emploie.

Grâce Beugre accumule depuis des années les petits boulots dans le nettoyage et l’aide à domicile. Engagée syndicalement dans l’entreprise qui l’employait en Côte-d’Ivoire, c’est l’une des rares femmes omniprésentes dans la lutte menée de 2009 à 2010. C’est d’ailleurs sa voix que l’on entend à deux reprises sur la bande son de Marche ou rêve.

Membre historique de Droits devant, Denise Chautard reçoit chaque jour dans la permanence de l’association des personnes sans titre de séjour. Pendant des heures, elle les aide à préparer leur dossier administratif, avant de les accompagner en préfecture. Militante de terrain, elle a participé aux grève de 2008 puis de 2009-2010, où nous l’avons croisée à de nombreux rassemblements.

Hervé Goix est de toutes les opérations risquées : envahissement de la tour First, expulsion de la rue du Regard, occupation des ateliers Championnet de la Ratp… Ce chauffeur de métro syndiqué à la CGT-Ratp a découvert la situation sociale des travailleurs sans-papiers avec la grève de 2008.