Grâce Beugre

Employée dans l’aide à domicile et le nettoyage, Grâce a quitté la Côte-d’Ivoire pour la France afin de subvenir à sa famille. Rare femme omniprésente dans la lutte de 2009-2010, elle cumule de petits boulots mal payés et éparpillés avec son engagement dans le mouvement de grève. 

Intervention

28 décembre 2009. Réunion des délégués sans papiers, au siège de la CGT à Montreuil. Durant la grève, des réunions des délégués des différents piquets de grève se sont régulièrement tenues à Montreuil au siège de la CGT. Lors de la réunion du 28 décembre 2009, Grâce fait une intervention saluée par ses collègues. La grève connait alors un creux, la circulaire Besson a déçu, les négociations avec le gouvernement et le patronat sont au point mort. Les grévistes ont commencé à démarcher leurs employeurs pour obtenir des « cerfas », ces promesses d’embauche nécessaires pour obtenir une régularisation par le travail.

Extrait : « Ils nous disent de récupérer les Cerfas (…), j’ai pensé au patron qui ne veulent pas les signer. Mais camarades, vous avez des bulletins alias [avec un nom d’emprunt]. (…) On connaît leur société. Pourquoi ils ne veulent pas signer les Cerfas ? Pourquoi ils ne veulent pas nous régulariser ? On a leurs bulletins, on a leurs noms. On détient quelque chose d’eux ! (…) Cette étiquette là, sans-papiers, ça doit passer en 2010 ! »

Note : C’est la voix de Grâce Beugre que l’on entend à deux reprises dans le film Marche ou rêve, lors de l’occupation de la tour First à la Défense, puis sur les images de la manifestation contre la réforme des retraites qui conduit à l’envahissement des marches de la Bastille.